A Constructed World.
Dessin préparatoire : truth play #3

Acrylique, feutre, encre et collage sur papier
86 x 120 cm dimensions du papier (irrégulier) 2015.
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GROUPE DE TRAVAIL N°5 —

A Constructed World at Large. Like-I-talk-to-you-right-now

— Table ronde performative par les artistes A Constructed World, à la Maison rouge, dans le cadre du Salon MAD (Multiple Art Days) dédié aux pratiques éditoriales. Les participants considèrent
la vérité dans une conversation à la fois omniprésente et invisible. INVITÉS : Fabien Vallos, Hélène Deléan, Lorraine Châteaux, Axelle Bonnard, Maxime Bichon,
Sébastien Pluot, Fabrice Reymond, Esther Lowe et Yann Sérandour. PARMI LE PUBLIC : Angélique Buisson et Eleanor Ivory Weber. RESTITUTION :
Axelle Bonnard, Eleanor Ivory Weber, Angélique Buisson, Nicholas Knight (proposé par Sébastien Pluot) et A Constructed World.
En complément des restitutions publiées dans la revue, A Constructed World présente ici une vidéo réalisée à partir de leur performance.

truth play #3. A Constructed World
(bol de cuivre avec cerises) video HD 2:58 2015

 

 

 

 

 

 

 

 

À la recherche d’un endroit pour mourir par

A Constructed World

           Traduit par Clémence de Montgolfier

------------------ (EXTRAIT) ------------------ pour lire la suite, achetez la revue : Shop

Je suis une voyageuse. La plupart des Australiens sont des gens du voyage, ils l’ont tout simplement oublié. Je suis une performeuse dans un Medicine Show ambulant, j’ai vendu de l’alcool qui guérit. Et je croyais que je pouvais changer le monde. D’autres, en France, m’ont aussi confortée dans cette idée.

Je viens d’un pays où le monde de l’art est sexiste. Je travaille avec un homme qui est un féministe, qui travaille avec une femme que les autres ne voient pas. En France, ils me voient.

Nous avons rencontré une fille française en Italie qui pouvait nous voir tous les deux en même temps, et nous avons fait beaucoup de choses ensemble, la fille française et nous. Nous étions les new-fools-in-town, les nouveaux fous du roi à Turin (la ville des rois de Savoie). Nous nous rapprochions de Paris. Elle nous dit que nous devions nous rendre là-bas.

Puis nous avons rencontré la directrice d’un centre d’art situé dans la banlieue ouest de Paris et elle aussi pouvait nous voir. Ensuite, il y eut un commissaire d’exposition qui avait vécu à Belleville, qui pouvait non seulement nous voir mais pouvait aussi traduire ce que nous avions dit aux anguilles et qui croyait qu’il pouvait le transmettre à d’autres. Puis nous avons rencontré un philosophe qui non seulement pouvait nous voir, mais qui savait que nous avions besoin que l’on cuisine pour nous, et nous en fûmes reconnaissants. Ensuite, il rejoignit notre Medicine Show ambulant et devint lui aussi un voyageur.

Nous avons rencontré le directeur d’une école d’art régionale qui nous a invité à nous y rendre avec le commissaire et le philosophe, pour apprendre aux étudiants à changer le monde. Au lieu d’une cafétéria, l’école n’avait qu’une cour remplie de poussière, parsemée de tables en bois et de quelques bancs. Pendant quelques années les étudiants écoutèrent, puis un nouveau directeur arriva. Il n’aimait pas  les voyageurs...

Parfois nous avons rencontré des personnes que nous admirions et avec qui nous voulions continuer à entretenir des liens. Certaines étaient des femmes aux cheveux courts qui nous invitaient à parler dans des tables rondes. Elles nous aimaient aussi. Puis elles nous comprirent mal et pensèrent que nous avions cessé de voyager. Elles cessèrent donc d’être amicales envers nous. Ensuite, il y eut trois hommes, une librairie et une galerie, mais tous connaissaient déjà assez de voyageurs.

La fille française nous présenta un jeune critique d’art du 17e arrondissement de Paris, qui déménagea dans le 18e, qui était hétéro puis fut gay, et nous l’aimions